Réunion du 13 Octobre avec le Ministre de l'Intérieur
13/10/2020
Le mardi 13 Octobre 2020 le SNIPAT rencontrait avec les OS d'actifs le Ministre de l'Intérieur
Le mardi 13 Octobre, le SNIPAT a été convié à la réunion organisée par le Ministère de l'Intérieur.
Ci-dessous vous trouverez sur le premier item la prise de parole du SNIPAT, et d'autre part, le compte-rendu de la prise de parole du Ministre de l'Intérieur.
Multilatérale avec les OS des personnels de la Police Nationale
Intervention du Ministre de l’Intérieur
S’agissant de notre rencontre d’aujourd’hui, 3 objectifs :
- (1) Vous exposer les priorités qui sont les nôtres et préciser la méthode ;
- (2) Détailler les moyens obtenus pour la police dans le cadre du budget 2021 et de France Relance ;
- (3) Echanger sur les chantiers à venir, notamment celui du livre-blanc.
(1) Tout d’abord, nos priorités et notre méthode
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Un geste fort et inédit envers les 22 000 « travailleurs de nuit », tous corps confondus : le PR a annoncé en juillet dernier une prime historique de 10 M€ pour les « nuiteux » afin de tenir compte de la difficulté de leurs missions.
- Au terme de la concertation qui a été menée, et avec l’accord du PR, nous proposons d’augmenter cette enveloppe de 50% pour la porter à 15 M€, et cela sans toucher aux indemnités existantes comme la prime de résultats exceptionnels (PRE). Concrètement, le policier percevra 15 € de plus par mois si sa vacation < 11H, 35 € si elle est comprise entre 11H et 12H et 55 € si elle est supérieure à 12H ET 45 € en plus s’ils couvrent la tranche de cœur de nuit (00h – 5h) quel que soit leur cycle. La prime ira donc de 15 € à 100 € par mois selon les cycles.
- L’effort en faveur des « nuiteux » porte également sur des mesures spécifiques médicales (visite et suivi), d’action sociale (garde d’enfant, restauration) ou encore des équipements dédiés (projecteurs pour les véhicules, lampes tactiques individuelles, etc.).
- Au total, le MI consacrera 20 M€ l’an prochain à ses « nuiteux », en plus des renouvellements de véhicules et d’équipements bénéficiant à tous.
- J’ai par ailleurs demandé à la DGPN de garantir une égalité de traitement en matière d’avancement entre les nuiteux et les autres agents et de pouvoir m’en rendre compte de façon précise dès la prochaine campagne.
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La réforme des voies d’avancement des gardiens de la paix, d’un coût total de 25 M€ sur 5 ans dont 15 M€ dès cette année - le DG pourra vous en donner le détail mais je souhaitais insister sur 2 mesures :
- L’avancement semi-automatique (ASA) au bout de 25 ans d’ancienneté, engagement pris sous le précédent quinquennat, sera mis en place. C’est une mesure de justice : un policier qui a travaillé 25 ans, selon qu’il passe ou non brigadier, voit sa pension varier de 1 300 € par an lorsqu’il part à la retraite. Cette mesure rentrera en application en 2021. C’est sans doute insuffisant, et j’ai donc demandé à la DGPN de travailler dès maintenant aux modalités d’un abaissement progressif de ce seuil de 25 ans.
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La priorité donnée à l’investigation : lors de mes déplacements, encore il y a quelques jours dans le 93 ou à Roubaix par exemple, j’ai constaté le déficit d’officiers de police judiciaire (OPJ) qui exercent véritablement en investigation. Par ailleurs, pour la première fois, le taux de réussite à l'examen de juin 2020 a été bas (56.40%) alors qu'il était de 70 à 80% les années précédentes. Il convient également de noter que 3000 titulaires de la qualification ne l’exercent pas. Ce que je vous propose repose sur 4 piliers :
- Un avancement accéléré des gardiens de la paix obtenant la qualification d’OPJ et nommés sur l’un des postes cartographiés comme tels ;
- Une augmentation de la prime OPJ de 20% au bénéfice de celles et ceux qui exercent la compétence ;
- La suppression du bénéfice de cette prime à compter de 2023 pour ceux qui n’exercent plus sur un poste cartographié dans des conditions qu'il conviendra de définir ;
- Une augmentation du nombre de formateurs exerçant à Paris ou en périphérie, où la demande de formation est supérieure aux capacités - les formateurs ainsi libérés en province pourraient absorber d'autres candidats.
- Ces mesures rentreront en application au cours du 1er trimestre 2021.
- Les ADS deviendront des « Policiers-adjoints » grâce à une disposition portée dans la PPL Fauvergue-Thourot ;
- Les personnels administratifs et techniques travaillant au sein de la police bénéficieront d’une mention précisant leur univers professionnel sur leur carte professionnelle ;
- Quant au nouveau galonnage des officiers, je vous confirme qu’il est bien mis en place ;
- Enfin, j’ai fait part au Président de la République du déséquilibre constaté sur les décorations.
(3) Je souhaite enfin que nous parlions de l’avenir :
(3.1) De nouveaux chantiers à lancer :
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La formation doit redevenir centrale dans la Police : j’ai déjà exprimé le constat d’un manque de formation des jeunes policiers, et même si je sais qu’une réforme récente a réduit leur scolarité je crois qu’il est de notre devoir de mieux les armer. Ce constat là aussi ne vaut pas que pour les jeunes gardiens ; pour le maintien de l’ordre, par exemple, nous avons d’ores et déjà annoncé la formation de tous les effectifs concernés et le doublement de celle des effectifs spécialisés.
- Et parce qu’il faut de la transversalité, mais également renforcer les formations initiales et continue au sein de la Police, je vous annonce donc la création de l’Académie de Police. Le préfigurateur ou la préfiguratrice sera désigné(e) avant la fin novembre.
- Elle concernera l’ensemble des corps, les personnels actifs et scientifiques que les personnels administratifs et techniques pour lesquels je demande à la DRH, en lien avec la DRCPN, de me faire des propositions pour des possibilités renforcées de progression de carrière.